Les Métiers du son au cinéma : les outils de la fabrication sonore

Séance du 14 décembre 2021, ENSAV, salle arts du spectacle, 9h30-12h30

Camille Pierre est doctorante en cinéma à l’Université de Toulouse II Jean Jaurès sous la direction de Bérénice Bonhomme et de Paul Lacoste et chargée de cours à l’ENSAV (Ecole Nationale Supérieure d’AudioVisuel). Elle détient une maîtrise en recherche-expérimentation et en création sonore, obtenue auprès de l’ENSAV ainsi qu’une maîtrise en théâtre et performance, obtenue auprès de l’Universiteit Van Amsterdam (Pays-Bas). Ses recherches portent sur la collaboration entre les différents intervenants qui travaillent le son des films et sur la notion de création collective.

Lisbon Story (1994) Wim Wenders

Camille Pierre se penche sur les différents métiers qui composent la chaîne de fabrication sonore et ce que cela veut dire de mettre en forme le son. Quels sont les différents outils des métiers du son, comment s’en servent-ils, pourquoi ce choix, qu’est-ce que cela permet, comment cela influe sur la répartition des tâches etc. ?

C’est ce dialogue entre penser et faire qui nourrit sa recherche, la production de l’œuvre et l’invention technique qui la permet, la réflexion qui relie ces deux mouvements. L’outil ne s’abstrait pas d’une pensée pas plus qu’il n’abolit les émotions de celui qui le manie. Il s’y trouve également le plaisir de lier à une pratique technique, manuelle, une pensée théorique parfois purement esthétique sans que l’une doive se soumettre à l’autre, de chercher la compréhension de l’une chez l’autre. Plus largement il s’exprime ici un intérêt prégnant pour les rapports entre humain et technologie. Dans un monde où la machine tend à s’effacer tout en étant omniprésente, se fond dans le décor tout en gardant ses mécaniques opaques, l’étudier dans ses velléités artistiques nous apparaît primordial. La volonté créatrice rencontre celle de la machine et toutes deux peuvent ainsi, en se rencontrant, se discuter. Il s’agit d’adopter une attitude réflexive face à l’objet et à l’œuvre qui en découle. En premier lieu, Camille Pierre aborde le son ni d’un point de vue purement technique (outils, innovations, résultats) ni d’un point de vue seulement esthétique : rendu final, choix de mise en scène sonore etc. L’envie est de toujours considérer les deux ensembles comme deux faces d’un même objet. Repenser une unité.

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