VFX, outils et équipe

Séance du 28 mars 2019

Après des études de Mathématiques puis d’Art et Technologie de l’Image, Dominique Vidal intègre l’équipe de BUF compagnie en 1995.  Il a travaillé sur plus d’une trentaine de films dont : Fight Club, Matrix 2 & 3, Alexandre, Arthur et les Minimoys, Speed Racer, The Dark KnightThor, Total Recall, Life of Pi, Blade Runner 2049 et les séries Cosmos a SpaceTime Odyssey ou American Gods.
Superviseur du département VFX, Dominique Vidal intervient souvent en pré-production des films pour faire les recherches graphiques et techniques. Outre les longs métrages, il a supervisé plus d’une cinquantaine de publicités et vidéo clips et, à l’occasion d’une exposition scénarisée par David Lynch à la Fondation Cartier pour l’Art Contemporain, il a réalisé un court métrage full 3D sur les mathématiques (Mathematical Paradise).

Lors de son intervention, Dominique Vidal propose un panorama des VFX, interrogeant le lien entre équipe, outils et création, en revenant sur son parcours au sein de BUF compagnie et les différentes productions auxquelles il a participé.

Développer et travailler avec ses propres outils 

Il évoque tout d’abord le choix de BUF de travailler avec ses propres logiciels et non pas ceux de l’industrie, ce qui leur permet de les modifier pour être au plus près de la demande du réalisateur. Il se considère comme un superviseur artisan qui fabrique des outils pour faire des images, des outils qu’il va donner à ses équipes mais qui les teste aussi directement dans des plans. Donc il est le premier utilisateur des outils qu’il conçoit pour faire des simulations de fumée, des décors :

On est tout le temps dans cet esprit là, de construire des outils, pour s’en servir, parce qu’on a toujours une finalité, ce n’est pas dans le vide. A la fin du film, la société Buf compagnie n’est pas propriétaire des images du film, mais elle est propriétaire du process et c’est important. Le process c’est toute la matière grise mise dans la fabrication. Cette ingénierie, ces outils développés, s’ils ne servent pas cette fois là, ou servent à moitié, serviront la prochaine fois.

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Refuser la spécialisation

Ce choix va de pair avec un refus de la spécialisation des graphistes. En effet il faut former les graphistes aux logiciels maison de Buf. En ayant des graphistes qui savent passer d’une tache à une autre, cela évite le chômage dans une industrie basée sur des contrats d’intermittents du spectacle. Par ailleurs, quelqu’un qui connaît un peu tout proposera des raccourcis créatifs transdisciplinaires que quelqu’un de plus spécialisé ne verra pas. Cette approche est associé à une volonté de travailler aussi sur des films d’auteurs, dans des approches moins « industrielles » que Dominique Vidal qualifie de « haute couture ».